Page:Corbière - Le Négrier.djvu/840

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n’avez pas manqué d’attribuer leurs affections subites aux fatigues de leurs longs voyages à travers les déserts ; mais les maladies qu’ils éprouvent ont une autre cause : c’est qu’ils viennent de quitter l’air chaud et salubre de l’intérieur, pour respirer l’atmosphère humide et pestilentielle de la côte. Il n’y a que les bords de la mer qui soient malsains, dans ce pays aussi redoutable sur ses limites maritimes, pour les naturels que pour les Européens. »

Dès que je voulais pousser mes questions plus avant, le discret ministre coupait court à la conversation en médisant, en des termes que je puis traduire à peu près ainsi : « Qu’il vous suffise de savoir qu’ici celui qui nourrit le plus d’hommes est le plus puissant. Ce qu’on vous laisse