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PARIA



Qu’ils se payent des républiques,
Hommes libres ! — carcan au cou —
Qu’ils peuplent leurs nids domestiques !…
— Moi je suis le maigre coucou.

— Moi, — cœur eunuque, dératé
De ce qui mouille et ce qui vibre…
Que me chante leur Liberté,
À moi ? toujours seul. Toujours libre.

— Ma Patrie… elle est par le monde ;
Et, puisque la planète est ronde,
Je ne crains pas d’en voir le bout…
Ma patrie est où je la plante :
Terre ou mer, elle est sous la plante
De mes pieds — quand je suis debout.

— Quand je suis couché : ma patrie
C’est la couche seule et meurtrie