Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est fini, matelot… Un coup de sacré-chien !
Ça vous remet le cœur ; bois !… —
Ça vous remet le cœur ; bois !… —Il prit avec peine
Tout l’argent qui restait dans son bon bas de laine
Et regardant Mary-Saloppe : — C’est pour toi,
Pour boire… en souvenir. — Vrai ? baise-moi donc, quoi !…
Vous autres, laissez-le, grands lâches ! mateluches !
C’est mon amant de cœur… on a ses coqueluches !
… Toi : file à l’embellie, en double, l’asticot :
L’échouage est mauvais, mon pauvre saligot !… —

Son œil marécageux, larme de crocodile,
La regardait encore… — Allons, mon garçon, file ! —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

C’est tout. Le lendemain, et jours suivants, à bord
Il manquait. — Le navire est parti sans Bitor. —

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Plus tard, l’eau soulevait une masse vaseuse
Dans le dock. On trouva des plaques de vareuse…
Un cadavre bossu, ballonné, démasqué
Par les crabes. Et ça fut jeté sur le quai,