Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/110

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précéder dans la mort. Et il termine une de ses lettres sur ce vœu : « Il faudrait, pour le mieux, mourir tous le même jour. »

Vraiment, il a besoin de réunir, de presser ensemble sur sa large poitrine tout ce qui lui est cher. Dès qu’il découvre sa fille Angélique, il associe vite son amie à ses surprises, à ses enthousiasmes, à ses espoirs, à ses projets paternels.

D’abord, il déplore d’avoir dû la laisser si longtemps aux soins de Nanette : « Elle a la mémoire pleine de sots rébus et de quolibets. » Mais son heure vient : « La mère, qui n’en sait plus que faire, permet enfin que je m’en mêle. » Il s’extasie sur les dons de corps et d’esprit de sa fille, sur ses promesses de beauté : « Ah ! mademoiselle, la jolie enfant que j’ai là ! »

Sophie n’ignorera rien des petites maladies d’Angélique, ni de ses grands progrès, ni des leçons d’histoire ou de clavecin que son papa lui fait répéter,