Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Prospectus, écrit par lui, puis le premier volume en 1751 — Radieux succès. Ses adversaires commencent alors une sournoise campagne. De petits vers, des vaudevilles raillent la lourdeur de l’ouvrage. Mais les circonstances vont mieux les servir. Après l’apparition du deuxième volume, un des collaborateurs de l’Encyclopédie, l’abbé de Prades, publie une thèse qui fait scandale. De pieux esprits s’indignent, se soulèvent : l’abbé est exilé et l’Encyclopédie suspendue. S’il faut en croire Grimm, la Compagnie de Jésus, qui éditait déjà un ouvrage du même ordre, le Journal de Trévoux, méditait de mettre la main sur l’Encyclopédie, de la reprendre à son compte et de la continuer dans son propre esprit.

Heureusement, s’il a d’implacables ennemis, Diderot compte aussi de grands et fidèles amis. Mme de Vandeul rapporte un trait qui n’a peut-être qu’une valeur d’apologue. Lorsque M. de Malesherbes dut donner l’ordre de saisir les papiers du philosophe, il prit soin de l’en avertir la veille. Diderot s’affole. Où les transporter ? Où les cacher ? En vingt-quatre heures, comment trouver quelqu’un qui veuille s’en charger, chez qui ils seront en sûreté ? À quoi Ma-