Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/183

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sait pour distrait et brouillon : il rapportait à des savants, à des amis, des collections de marbres, de métaux, de minerais, intactes, « rangées avec un soin incroyable ». Et il peut dire à l’orageuse Nanette : « Ma femme, compte mes nippes, tu n’auras point de motifs de me gronder, je n’ai pas perdu un mouchoir. »

Quant à Sophie, il se promettait bien souvent dans ses lettres de lui conter son voyage « au coin du foyer ». Et, au moment de quitter enfin La Haye pour regagner Paris, il lui écrit : « Je reparaîtrai bientôt sur votre horizon, et pour ne plus m’en éloigner. » En effet, ils ne devaient plus se séparer, jusqu’à la mort.

J’admets fort bien que Diderot ait poussé telles de ces aventures plus loin qu’il ne le laisse entendre, dans le temps où la nature le lui permettait encore. Il serait bien ridicule de vouloir le représenter comme un petit saint. Mais ces courtes infidélités ne défigureraient guère son long attachement à Sophie Vol-