Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/59

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quelques jours avant sa mort. Au cinquième, sous les toits, il avait aménagé sa bibliothèque, son cabinet de travail.

Aujourd’hui, la percée du boulevard Saint-Germain a emporté la rue Taranne. La maison du philosophe n’existe plus. Elle se dressait à l’endroit où s’élève sa statue, vis-à-vis de la rue Saint-Benoît, en vue de Saint-Germain-des-Prés. Et, dans le grand vide ouvert, il faut imaginer, suspendu dans l’espace, ce petit cabinet « sous les tuiles » où, pendant trente ans, prodiguant sa verve et son savoir, ses bienfaits et son cœur, le philosophe Diderot n’a pas cessé d’éblouir et de se donner.

Au-dessous, régnait Nanette. Hélas ! elle avait bien changé. Un peu plus âgée que son mari, elle vieillissait plus vite que lui. L’aventure de Mme de Puisieux, la mort de sa mère, l’avaient assombrie. De l’aveu de Mme de Vandeul, qui voile pourtant si soigneusement les travers de ses parents, « son caractère devint triste, son humeur moins douce ». S’il faut en croire Diderot, cette humeur était même devenue orageuse.

Ménagère admirable, elle appréciait la sécurité