Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/71

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pris. Diderot s’indignait de ces diatribes : « Cette femme est injuste et vaine ! » s’écriait-il. Il protestait de sa constance : « Je lui prouverai, avec le temps, que les amants fidèles et constants seraient plus communs si les pareilles de ma Sophie se rencontraient plus souvent… Dites-lui que rien ne me fera changer pour vous… que j’ai atteint l’âge où l’on ne change plus de caractère. »

Au fond, il rêvait de conquérir, de gagner à sa cause cette femme « injuste et vaine ». Il écrivait à Sophie, sachant bien qu’elle montrerait ce passage à sa sœur chérie : « J’ai beau vous dire du mal de votre sœur, il faut, tout bien considéré, que ce mal soit au bord de mes lèvres et qu’il n’y en ait rien du tout au fond de mon cœur ; car je sens que c’est pour elle que j’écris tout ceci ; est-ce que, si je n’étais pas rempli d’amitié, d’estime, d’attachement pour elle, si je n’avais pas les mêmes sentiments que vous, j’aimerais tant à causer avec elle ? » Il souhaitait, dans son large besoin de tendresse, de l’associer à son bonheur, de faire d’elle une alliée, une amie. On verra qu’il y parvint.

La résistance de Mme Volland fut plus ouverte et