Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/96

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dit, écrit, juré si souvent ! Que cela soit vrai, du moins une fois. »

« Quand serai-je donc délivré de toute autre occupation que celle de vous plaire ? Jamais, jamais. Je mourrai sans avoir pu vous apprendre combien je sais aimer. »

« Connaissez-vous la centième partie de ma passion ? C’est moi seul qui sais combien je vous aime. Vous l’ignorez et l’ignorerez toujours… Ah ! mon amie, l’amour et l’amitié ne sont pas pour moi ce qu’ils sont pour le reste des hommes. Quand je me suis dit une fois dans mon cœur, je suis son amant, je suis son ami, je vous effraierais peut-être si je vous disais tout ce que je me suis dit en même temps. »

Parfois, il semble que le temps même fortifie sa passion.

« Je vous l’ai dit souvent et, plus je vais, mieux je sens que je vous l’ai bien dit : il n’y a et il n’y aura jamais qu’une femme au monde pour moi. »

« Je vous aime tous les jours de plus en plus, de toutes sortes de vertus que je vous découvre. Le temps, qui dépare les autres, vous embellit. »

« Le temps n’a fait qu’accroître ma tendresse ;