Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/29

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ROBINSON, lui prenant la main.

Qu’avez-vous donc, Edwige ?… Vous êtes toute pâle… toute tremblante.

EDWIGE.

On le serait à moins.

ROBINSON.

Vous aviez quelque-chose à me confier ?… un secret peut-être ?…

EDWIGE.

Un grand secret !… et on ne sait pas ce qu’il en coûte quelquefois…

ROBINSON.

Je vous avoue qu’en ce moment je suis moi-même très-ému… et vous voir ainsi… Parlez, Edwige, parlez vite.

EDWIGE.

D’abord, cousin, apprenez que votre cher et digne père est sur le point de vendre sa ferme pour vous acheter une charge d’avocat.

ROBINSON.

Je le savais, cousine.

EDWIGE.

Mais vous ignorez peut-être qu’il pense à vous marier. Il dit que cela met du poids dans la tête des jeunes gens… et pour vous établir, il s’est encore décidé…

ROBINSON.

À vendre le quartier de terre dont le petit revenu apportait ici le bien-être et l’aisance… Je le savais, cousine, je le savais !

EDWIGE.

Alors, je vois bien qu’il n’y a plus à balancer. Mon cousin, je vais vous dire une chose qui vous surprendra beaucoup… une chose… une chose terrible, enfin !

ROBINSON.

Ah !… mon Dieu !… qu’est-ce que cela peut bien être !

EDWIGE.

Eh bien !… puisqu’il faut tout vous dire… apprenez que… je vous aime ?