Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/37

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amis ; le jour où j’ai arraché Vendredi à ces cannibales, descendus dans mon île pour y-célébrer leur horrible festin. Ah ! ce jour-là, j’ai compris que Dieu ne m’avait pas abandonné !

La voix de Vendredi qui chante se fait entendre dans les arbres. Robinson va se reposer près de son habitation, et écoute avec attendrissement la voix de Vendredi.


Scène II

VENDREDI, ROBINSON.

Vendredi entre en sautant et en jouant avec une corbeille pleine de fleurs et de fruits qu’il porte sur sa tête.

VENDREDI.
Tamoyo, mon frère,
Tu frappes l’écho
De ton chant de guerre…
Le mien est plus beau !
Ce que ma voix chante
C’est le grand esprit
Dont la main puissante
Protége et bénit.
Le Dieu que le maître
Adore à genoux,
Qui nous a fait naître,
Qui veille sur nous !
Tamoyo, mon frère,
Tu frappes l’écho,
De ton chant de guerre…
Le mien est plus beau !
Sous le vert ombrage
Chante un colibri,
Son joyeux ramage,
Céleste langage,
Berce Vendredi !
Quand le soleil dore
Les fleurs à midi,
Tout ce qu’il colore
Ce qu’il fait éclore
Est pour Vendredi !
O main généreuse,