Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/45

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ROBINSON.

Ah ! c’était donc vrai !… ce bruit… le canon… C’était le canon.

VENDREDI.

Boum !… ça qui fait peur.

ROBINSON.

Vite un signal… un bout de voile…

VENDREDI, courant à l’habitation.

Attends… attends, maître…

Il reparaît avec un morceau de voile et il grimpe lestement sur l’arbre.

ROBINSON.

Un vaisseau… peut-être le salut… la délivrance. Eh bien le vois-tu encore ?

VENDREDI, agitant sa voile.

Oui, maître… oui… là bas…

ROBINSON.

Seigneur !… Seigneur !… avez-vous donc pitié de moi !

Vendredi laisse retomber la voile et redescend lentement.

VENDREDI.

Disparu ! bien loin… derrière les rochers…

ROBINSON.

Le courant l’aura entraîné vers le sud de l’île. Viens alors courons sur la plage… allumons des feux… Viens… suis-moi… par ici !

VENDREDI.

Oui, mais si le vaisseau revient… par là !… pendant que nous… de ce côté.

ROBINSON.

Tu as raison !

VENDREDI.

Vendredi va gravir la colline et bien regarder.

ROBINSON.

Moi, je traverse l’île, et si le vaisseau a suivi sa route, il est impossible que je n’arrive pas avant lui.

Il s’apprête à partir, prend des armes.

VENDREDI, inquiet.

Oui, mais l’île est bien grande… le maître ne reviendra pas avant le jour… Vendredi sera seul…