Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les huguenotes de Paris
Disent qu’il leur faut deux maris ;
Qu’autrement il n’est en nature
De moyen par où, sans pécher.
On puisse, suivant l’Écriture, 5
Se mettre deux en une chair[1].



Madame, dedans sa maison,
Quinze jours avant la saison,
Entend du coucou le ramage.
« Mais c’est un homme qu’elle prend
Pour ce bel oiseau de passage, » 5
Ce dit Monsieur, qui la reprend.
Pour moi plus outre je n’enfonce,
Mais je vous laisse à deviner
D’une si naïve réponse
Ce que l’on peut s’imaginer[2]. 10



Depuis que l’hiver est venu,
Je plains le froid qu’Amour endure,


    Nil aliud toto clamat Alana die ;
    Post tot clamores et jurgia, nocte fatetur
    Conjugio nullum suavius esse jugum.

    (Lib. I, epigr. xxx.)

  1. In Paulam, atheam.

    Vir ducatne duas, an nubat virgo duobus,
    Quæritur. Hanc litem solvere Paula volens :
    « Una viris, inquit, magis apta duobus ; in una
    Consistent aliter quomodo carne duo ? »

    (Lib. I, epigr. cxlv.)
  2. Voyez ci-dessus les dernières lignes de la notice.