Je saurai bien rabattre une humeur si hautaine[1].
Fût-il la valeur même, et le dieu des combats,
Il verra ce que c’est que de n’obéir pas.
Quoi qu’ait pu mériter une telle insolence[2],
Je l’ai voulu d’abord traiter sans violence ;
Mais puisqu’il en abuse, allez dès aujourd’hui,
Soit qu’il résiste ou non, vous assurer de lui[3].
Peut-être un peu de temps le rendroit moins rebelle :
On l’a pris tout bouillant encor de sa querelle ;
Sire, dans la chaleur d’un premier mouvement,
Un cœur si généreux se rend malaisément.
Il voit bien qu’il a tort, mais une âme si haute[4]
N’est pas sitôt réduite à confesser sa faute.
Don Sanche, taisez-vous, et soyez averti
Qu’on se rend criminel à prendre son parti.
J’obéis, et me tais ; mais de grâce encor, Sire,
Deux mots en sa défense.
Qu’une âme accoutumée aux grandes actions
Ne se peut abaisser à des submissions :
Elle n’en conçoit point qui s’expliquent[6] sans honte ;
Et c’est à ce mot seul qu’a résisté le Comte[7].
- ↑ Var. Je lui rabattrai bien cette humeur si hautaine. (1637-56)
- ↑ Var. Je sais trop comme il faut dompter cette insolence. (1637-56)
- ↑ Dans les éditions de 1637 in-4o et de 1639-56 : Don Alonse rentre.
- ↑ Var. On voit bien qu’on a tort, mais une âme si haute. (1637-48)
- ↑ Var. in-4o, 38 P. et 39-68) Et que pourrez-vous dire ? (1637
- ↑ Les éditions de 1637 in-12 et de 1638 portent : « qui s’explique, » au singulier.
- ↑ Var. Et c’est contre ce mot qu’a résisté le Comte. (1637-56)