tatal soufflet dans l’intérieur du conseil et en présence de la majesté royale.
.....Conde tirano,
............
la mano en mi padre pusisteis
Ce sont les paroles de Rodrigue (empruntées à un vieux romance par l’auteur de la pièce). Corneille dit seulement :
« Ce que n’a pu jamais Aragon ni Grenade,
Ni tous vos ennemis, ni tous mes envieux,
C’est une combinaison propre à Corneille d’avoir supposé les deux pères instruits de l’amour de leurs enfants et disposés à le favoriser. Il en a tiré quelques traits remarquables, et le nœud devient par là plus complexe dès le commencement. Quant à la grande donnée du drame, nullement historique en elle-même, cet amour des deux jeunes gens antérieur à la querelle, Castro en a le mérite, mais ne paraît pas en être le premier inventeur. C’est au moins ce que donne à penser un mot du passage cité de Mariana (voyez p. 79), peut-être aussi quelques romances de date peu ancienne relativement, mais pouvant remonter au commencement du dix-septième siècle, époque de cette composition dramatique.
Dans la pièce espagnole la dispute des deux rivaux pour la prééminence a lieu en présence du Roi ; c’est à lui que leurs arguments sont d’abord adressés, et cette circonstance ajoute à l’intérêt. Les vers suivants, non traduits, mais imités, que Corneille met dans la bouche du Comte, peuvent être cités comme un emprunt de plus à Guillem de Castro :
« Joignez à ces vertus celles d’un capitaine :
Y quando al Principe enseñe
lo que entre exercicios varios
debe hacer un caballero
en las plazas y en los campos,
podrá para darle exemplo,
como yo mil veces Lago,
hacer un lanza hastillas,