Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/425

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De l’offre de vos vœux elle sera ravie[1]. 645
Adieu : j’en veux porter la nouvelle à Livie[2].


Scène II.

CINNA, MAXIME.
MAXIME.

Quel est votre dessein après ces beaux discours ?

cinna

Le même que j’avois, et que j’aurai toujours.

maxime

Un chef de conjurés flatte la tyrannie !

cinna

Un chef de conjurés la veut voir impunie !650

maxime

Je veux voir Rome libre.

cinna

Je veux voir Rome libre.Et vous pouvez juger
Que je veux l’affranchir ensemble et la venger.
Octave aura donc vu ses fureurs assouvies[3],
Pillé jusqu’aux autels, sacrifié nos vies,
Rempli les champs d’horreur, comblé Rome de morts,
Et sera quitte après pour l’effet d’un remords !
Quand le ciel par nos mains à le punir s’apprête,
Un lâche repentir garantira sa tête !
C’est trop semer d’appas[4], et c’est trop inviter
Par son impunité quelque autre à l’imiter.660
Vengeons nos citoyens, et que sa peine étonne
Quiconque après sa mort aspire à la couronne.

  1. Var. Je présume plutôt qu’elle en sera ravie. (1643-56)
  2. Var. Adieu : j’en vais porter la nouvelle à Livie. (1643 in-4o)
  3. Var. Auguste aura soûlé ses damnables envies. (1643-56)
  4. Voyez tome I, p. 148, note 3.