Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/43

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de M. de Balzac, lui donnant le nom de Narcisse, pour l’accuser d’un trop grand amour de soi-même. »

Tout ceci n’autoriserait-il pas à regarder André de Saint-Denis comme cet Ariste à qui le P. Goulu adressait ses Lettres et Corneille son Excuse ? Ce n’est certes là qu’une conjecture, qui aurait grand besoin de se trouver confirmée par quelque renseignement plus positif ; mais telle qu’elle est, elle présente du moins une certaine vraisemblance.

« J’avoue, dit en parlant de Corneille l’auteur de la Lettre à ⁂, que les sentiments de ses amis pour ce poëme avoient préoccupé mon esprit devant que j’en eusse fait la lecture : je donnois quelque chose à l’approbation du peuple, encore que je le connusse mauvais juge ; mais je m’aperçus bientôt après que c’étoit l’ignorance, et non pas sa beauté, qui causoit son admiration. Je fis donc résolution de guérir ces idolâtres de leur aveuglement, et le dessein que j’avois de les désabuser me faisoit prendre la plume quand un autre plus digne observateur m’a prévenu[1]… » Ce passage servit de texte à la réponse qui parut sous ce titre :

Lettre pour Monsieur de Corneille, contre les mots de la Lettre sous le nom d’Ariste : « Ie fis donc résolution de guerir ces Idolatres[2]. »

Cette pièce est du nombre de celles que Niceron attribue à Corneille, et que nous avons cru devoir réimprimer à la suite de cette notice. Nous nous contenterons de remarquer ici que l’auteur, quel qu’il soit, parait connaître au mieux la personne qui a écrit la Lettre sous le nom d’Ariste. Il en parle comme d’un homme jeune, moins pauvre que Claveret, mais d’une origine fort contestable, commensal habituel de Scudéry, et très-assidu aux conférences qui se tenaient chez lui. Il est vrai que dans la Responce de *** à *** sous le nom d’Ariste[3], attribuée également par Niceron à Corneille et reproduite ci-après, ce n’est plus le même personnage, mais bien Mairet, qui est considéré comme l’auteur de la Lettre sous le nom d’Ariste.

  1. Page 5.
  2. Sans lieu ni date. In-8° de 5 pages et i feuillet blanc.
  3. À Paris, M.DC.XXXVII, in-8o, 8 pages.