Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/99

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Cid du théâtre, je vous donne, en faveur de la Chimène de l’histoire, les deux romances que je vous ai promis[1].

J’oubliois[2] à vous dire que quantité de mes amis ayant jugé à propos que je rendisse compte au public de ce que j’avois emprunté de l’auteur espagnol dans cet ouvrage, et m’ayant témoigné le souhaiter, j’ai bien voulu leur donner cette satisfaction. Vous trouverez donc tout ce que j’en ai traduit imprimé d’une autre lettre[3], avec un chiffre au commencement, qui servira de marque de renvoi pour trouver les vers espagnols au bas de la même page. Je garderai ce même ordre dans la Mort de Pompée, pour les vers de Lucain, ce qui n’empêchera pas que je ne continue aussi ce même changement de lettre toutes les fois que nos acteurs rapportent quelque chose qui s’est dit ailleurs que sur le théâtre[4], où vous n’imputerez rien qu’à moi si vous n’y voyez ce chiffre pour marque, et le texte d’un autre auteur au-dessous.




romance primero.


seDelante el rey de Leon
doña Ximena una tarde
se pone á pedir justicia
por la muerte de su padre.

  1. Ces romances font partie tous deux du Romancero general. On les trouve dans le Romancero espagnol… traduction complète par M. Damas-Hinard, 2 vol. in-, tome II, p. 24 et 27.
  2. Ce dernier alinéa a été supprimé dans les éditions de 1654 et de 1656, auxquelles il ne pouvait s’appliquer : elles ne contiennent pas les extraits de Guillem de Castro dont parle ici Corneille, et que l’on trouvera dans notre édition à l’Appendice qui suit la pièce.
  3. C’est-à-dire en lettres italiques.
  4. Corneille, dans ses diverses éditions, et après lui son frère, dans celle de 1692, impriment en italiques les discours directs, les paroles d’autrui rapportées par les acteurs, paroles qu’on met plus ordinairement aujourd’hui entre guillemets. Ainsi dans le Cid (acte V, scène i) :

    On dira seulement : Il adorait Chimène,
    Il n’a pas voulu vivre, etc. ;


    et dans la scène vi du même acte :

    Ne crains rien, m’a-t-il dit, quand il m’a désarmé ;
    Je laisserais plutôt, etc.