Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CLITON, à Dorante.

Curiosité bas, prenons toujours la bourse :
185Souvent c’est perdre tout que vouloir tout savoir[1].

LYSE, à Dorante.

Puis-je la lui donner ?

CLITON, à Lyse.

Puis-je la lui donner ?Donne, j’ai tout pouvoir,
Quand même ce seroit le trésor de Venise.

DORANTE.

Tout beau, tout beau, Cliton, il nous faut…

CLITON.

Tout beau, tout beau, Cliton, il nous faut…Lâcher prise ?
Quoi ? c’est ainsi, Monsieur…

DORANTE.

Quoi ? c’est ainsi, Monsieur…Parleras-tu toujours ?

CLITON.

190Et voulez-vous du ciel renvoyer le secours ?

DORANTE.

Accepter de l’argent porte en soi quelque honte.

CLITON.

Je m’en charge pour vous, et la prends pour mon conte[2].

DORANTE, à Lyse.

Écoute un mot.

CLITON.

Écoute un mot.Je tremble, il va la refuser[3].

DORANTE.

Ta maîtresse m’oblige.

CLITON.

Ta maîtresse m’oblige.Il en veut mieux user.
Oyons.

    onze livres. Il y a des pistoles d’Italie et des pistoles d’Espagne. Une pistole légère, une pistole bonne et de poids. » (Dictionnaire de Richelet, 1680.)

  1. Var. Bien souvent on perd tout pour vouloir tout savoir. (1645-56)
  2. Conte, compte. C’est l’orthographe constante de Corneille. Nous la conservons à la rime.
  3. Var. Écoute un mot.Je tremble, il la va refuser. (1645-56)