Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/313

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DORANTE.

195Oyons.Sa courtoisie est extrême et m’étonne ;
Mais…

CLITON.

Mais…Le diable de mais !

DORANTE.

Mais…Le diable de mais !Mais qu’elle me pardonne[1]

CLITON.

Je me meurs, je suis mort.

DORANTE.

Je me meurs, je suis mort.Si j’en change l’effet,
Et reçois comme un prêt le don qu’elle me fait.

CLITON.

Je suis ressuscité ; prêt ou don, ne m’importe.

DORANTE, à Cliton, et puis[2] à Lyse.

200Prends. Je le lui rendrai même avant que je sorte.

CLITON, à Lyse.

Écoute un mot : tu peux t’en aller à l’instant,
Et revenir demain avec encore autant ;
Et vous, Monsieur, songez à changer de demeure :
Vous serez innocent avant qu’il soit une heure.

DORANTE, à Cliton, et puis à Lyse.

205Ne me romps plus la tête ; et toi, tarde un moment :
J’écris à ta maîtresse un mot de compliment.

(Dorante va écrire sur la table.)
CLITON.

Dirons-nous cependant deux mots de guerre ensemble ?

LYSE.

Disons.

  1. Var. Mais…Le diable de mais ![Mais qu’elle me pardonne]
    Si… CLIT. Je meurs, je suis mort. (1645-56)
  2. Dans l’édition de 1692, on a, pour varier (voyez l’indication qui précède le vers 205), substitué ensuite à puis.