Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/349

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CLÉANDRE.

Vous savez son logis ?

DORANTE.

870Vous savez son logis ?Non, pas même son nom.
Ne soupçonnez-vous point ce que ce pourroit être[1] ?

CLÉANDRE.

À moins que de la voir je ne la puis connoître.

DORANTE.

Pour un si bon ami je n’ai point de secret.
Voyez, connoissez-vous les traits de ce portrait ?

CLÉANDRE.

875Elle semble éveillée, et passablement belle ;
Mais je ne vous en puis dire aucune nouvelle,
Et je ne connois rien à ces traits que je voi.
Je vais vous préparer une chambre chez moi.
Adieu.


Scène II.

DORANTE, CLITON.
DORANTE.

Adieu.Ce brusque adieu marque un trouble dans l’âme :
Sans doute il la connoît.

CLITON.

880Sans doute il la connoît.C’est peut-être sa femme ?

DORANTE.

Sa femme ?

CLITON.

Sa femme ?Oui, c’est sans doute elle qui vous écrit ;
Et vous venez de faire un coup de grand esprit.
Voilà de vos secrets et de vos confidences.

  1. Var. Vous figurez-vous point ce que ce pourroit être ? (1645-56)