Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DORANTE.
Tu fais bien le sévère.
CLITON.
J’aurois trop à compter.
DORANTE.
Ce n’est pas tant mentir qu’être amoureux discret ;
L’honneur d’une maîtresse aisément y dispose.
CLITON.
Ce n’est qu’autre prétexte et non pas autre chose.
Croyez-moi, vous mourrez, Monsieur, dans votre peau,
Et vous mériterez cet illustre tombeau,
Cette digne oraison que naguère j’ai faite[1] :
Vous vous en souvenez, sans que je la répète[2].
DORANTE.
Pour de pareils secrets peut-on s’en garantir[3] ?
Et toi-même, à ton tour, ne crois-tu point mentir[4] ?
L’occasion convie, aide, engage, dispense ;
Et pour servir un autre on ment sans qu’on y pense.
CLITON.
Si vous m’y surprenez, étrillez-y-moi bien.
DORANTE.
Allons trouver Philiste, et ne jurons de rien.
FIN DU TROISIÈME ACTE.
- ↑ Var. Cette digne oraison que j’avois tantôt faite. (1645-56)
- ↑ Voyez acte I, scène vi, vers 375 et suivants.
- ↑ Var. Pour de pareils sujets peut-on s’en garantir ? (1645-68)
- ↑ Var. Et toi-même, à ton tour, penses-tu point mentir ? (1645-56)