Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/369

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Du pré de mon grand-père il fait encore le coin,
1245Et l’on m’a dit que c’est un infaillible signe
Que d’un si rare hymen je viens en droite ligne.
Vous ne m’en croyez pas ?

MÉLISSE.

Vous ne m’en croyez pas ?De vrai, c’est un grand point.

LYSE.

Aurois-je tant d’esprit, si cela n’étoit point ?
D’où viendroit cette adresse à faire vos messages,
1250À jouer avec vous de si bons personnages,
Ce trésor de lumière et de vivacité,
Que d’un sang amoureux que j’ai d’eux hérité ?

MÉLISSE.

Tu le disois tantôt, chacun a sa folie :
Les uns l’ont importune, et la tienne est jolie.


Scène II.

CLÉANDRE, MÉLISSE, LYSE.
CLÉANDRE.

1255Je viens d’avoir querelle avec ce prisonnier[1],
Ma sœur…

MÉLISSE.

Ma sœur…Avec Dorante ? avec ce cavalier[2]
Dont vous tenez l’honneur, dont vous tenez la vie ?
Qu’avez-vous fait ?

CLÉANDRE.

Qu’avez-vous fait ?Un coup dont tu seras ravie.

    médie pastorale, où les amours d’Astrée et de Céladon sont meslées à celles de Diane, de Sylvandre et de Paris, par le sieur de Rayssiguier… 1630, Sémire ne paraît même pas.

  1. Toutes les éditions donnent ce prisonnier. Voltaire (1764) y a substitué : un prisonnier.
  2. Var. MÉL. Avec ? CLÉAND. Avec Dorante. MÉL. Avec ce cavalier. (1645-56)