Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/375

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MÉLISSE.

Avec tant de façons que veux-tu que j’attrape[1] ?
1375Je possède son cœur, je ne veux rien de plus,
Et je perdrois le temps en débats superflus.
Quelquefois en amour trop de finesse abuse.
S’excusera-t-il mieux que mon feu ne l’excuse[2] ?
Allons, allons l’attendre, et sans en murmurer,
1380Ne pensons qu’aux moyens de nous en assurer.

LYSE.

Vous ferez-vous connoître ?

MÉLISSE.

Vous ferez-vous connoître ?Oui, s’il sait de mon frère
Ce que jusqu’à présent j’avois voulu lui taire :
Sinon, quand il viendra prendre son logement,
Il se verra surpris plus agréablement.


Scène IV.

DORANTE, PHILISTE, CLITON.
DORANTE.

1385Me reconduire encore ! cette cérémonie
D’entre les vrais amis devroit être bannie.

PHILISTE.

Jusques en Bellecour je vous ai reconduit,
Pour voir une maîtresse en faveur de[3] la nuit.
Le temps est assez doux, et je la vois paroître
1390En de semblables nuits souvent à la fenêtre :
J’attendrai le hasard un moment en ce lieu,
Et vous laisse aller voir votre lingère. Adieu.

  1. Var. Avecque tes façons que veux-tu que j’attrape ? (1645-56)
  2. Var. S’excusera-t-il mieux que le mien ne l’excuse ? (1645-56)
  3. En faveur de, à la faveur de.