Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/384

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DORANTE.

1535J’ai gagné votre mal.Eh bien ! l’occasion ?

CLITON.

Elle fait le menteur, ainsi que le larron.
Mais si j’en ai donné, c’est pour votre service.

DORANTE.

Tu l’as bien fait courir avec cet artifice.

CLITON.

Si je ne fusse chu, je l’eusse mené loin ;
1540Mais surtout j’ai trouvé la lanterne au besoin ;
Et sans ce prompt secours, votre feinte importune
M’eût bien embarrassé de votre nuit sans lune.
Sachez une autre fois que ces difficultés
Ne se proposent point qu’entre gens concertés.

DORANTE.

1545Pour le mieux éblouir, je faisois le sévère.

CLITON.

C’étoit un jeu tout propre à gâter le mystère.
Dites-moi cependant, êtes-vous satisfait ?

DORANTE.

Autant comme on peut l’être.

CLITON.

Autant comme on peut l’être.En effet ?

DORANTE.

Autant comme on peut l’être.En effet ?En effet.

CLITON.

Et Philiste ?

DORANTE.

Et Philiste ?Il se tient comblé d’heur et de gloire ;
1550Mais on l’a pris pour moi dans une nuit si noire :
On s’excuse du moins avec cette couleur.

CLITON.

Ces fenêtres toujours vous ont porté malheur :