Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/474

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En veut au cher objet dont nous sommes épris,
Nous demande son sang, met le trône à ce prix.
Ce n’est plus de sa main qu’il nous le faut attendre :
Il est, il est à nous, si nous osons le prendre.
745Notre révolte ici n’a rien que d’innocent[1] :
Il est à l’un de nous, si l’autre le consent ;
Régnons, et son courroux ne sera que foiblesse[2],
750C’est l’unique moyen de sauver la Princesse.
Allons la voir, mon frère, et demeurons unis :
C’est l’unique moyen de voir nos maux finis.
Je forme un beau dessein que son amour m’inspire ;
Mais il faut qu’avec lui notre union conspire :
Notre amour, aujourd’hui si digne de pitié,
Ne sauroit triompher que par notre amitié.

ANTIOCHUS.

755Cet avertissement marque une défiance
Que la mienne pour vous souffre avec patience.
Allons, et soyez sûr que même le trépas
Ne peut rompre des nœuds que l’amour ne rompt pas.

FIN DU SECOND ACTE.
  1. Var. Et pour user encor d’un terme plus pressant. (1647-56)
  2. Var. Régnons, tout son effort ne sera que foiblesse. (1647-56)