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Scène III.
CLÉOPATRE, ANTIOCHUS, RODOGUNE, ORONTE, LAONICE, troupe de Parthes et de Syriens.
CLÉOPATRE.
Approchez, mes enfants : car l’amour maternelle,
Madame, dans mon cœur vous tient déjà pour telle ;
Et je crois que ce nom ne vous déplaira pas.
RODOGUNE.
Je le chérirai même au-delà du trépas.
Il m’est trop doux, Madame ; et tout l’heur que j’espère,
C’est de vous obéir et respecter en mère.
CLÉOPATRE.
Et s’il faut du respect, c’est moi que vous le dois.
ANTIOCHUS.
Ah ! si nous recevons la suprême puissance,
Ce n’est pas pour sortir de votre obéissance :
Vous régnerez ici quand nous y régnerons,
Et ce seront vos lois que nous y donnerons.
CLÉOPATRE.
J’ose le croire ainsi ; mais prenez votre place :
Il est temps d’avancer ce qu’il faut que je fasse.
(Ici Antiochus s’assied dans un fauteuil, Rodogune à sa gauche, en même rang, et Cléopatre à sa droite, mais en rang inférieur, et qui marque quelque inégalité. Oronte s’assied aussi à la gauche de Rodogune, avec la même différence, et Cléopatre, cependant[1] qu’ils prennent leurs places, parle à l’oreille de Laonice, qui s’en va quérir une coupe pleine de vin empoisonné. Après qu’elle est partie, Cléopatre continue :)
Peuple qui m’écoutez, Parthes et Syriens,
- ↑ L’édition de 1692 substitue pendant à cependant : voyez plus haut, p. 187, note 5.