Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/75

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Non plus comme ennemi, mais comme son beau-père[1].
Voilà ce que j’ai vu.

CHARMION.

Voilà ce que j’ai vu.Voilà ce qu’attendoit,
800Ce qu’au juste Osiris la reine demandoit.
Je vais bien la ravir avec cette nouvelle.
Vous, continuez-lui ce service fidèle.

ACHORÉE.

Qu’elle n’en doute point. Mais César vient. Allez,
Peignez-lui bien nos gens pâles et désolés ;
805Et moi, soit que l’issue en soit douce ou funeste,
J’irai l’entretenir quand j’aurai vu le reste.


Scène II.

CÉSAR, PTOLOMÉE, LÉPIDE, PHOTIN, ACHORÉE[2],
Soldats romains, Soldats égyptiens.
PTOLOMÉE.

Seigneur, montez au trône, et commandez ici.

CÉSAR.

Connoissez-vous César, de lui parler ainsi ?
Que m’offriroit de pis la fortune ennemie,
810À moi qui tiens le trône égal à l’infamie ?
Certes, Rome à ce coup pourroit bien se vanter
D’avoir eu juste lieu de me persécuter ;

  1. Pompée n’avait épousé Cornélie qu’après la mort de sa seconde femme, Julie, fille de César.
  2. « Un homme qui demeure sur le théâtre, seulement pour entendre ce que diront ceux qu’il y voit entrer, fait une liaison de présence sans discours, qui souvent a mauvaise grâce… Ainsi dans le troisième acte de Pompée, Achorée, après avoir rendu compte à Charmion de la réception que César a faite au Roi quand il lui a présenté la tête de ce héros, demeure sur le théâtre, où il voit venir l’un et l’autre, seulement pour entendre ce qu’ils diront, et le rapporter à Cléopatre. » (Discours des trois unités, tome I, p. 103.)