Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/174

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Qu’il vous laisse un neveu qui le soit de Maurice,
Et qui, réunissant l’une et l’autre maison,
Tire chez vous l’amour qu’on garde pour son nom.

Phocas

Hélas ! De quoi me sert ce dessein salutaire,
Si pour en voir l’effet tout me devient contraire ?
Pulchérie et mon fils ne se montrent d’accord
Qu’à fuir cet hyménée à l’égal de la mort,
Et les aversions entre eux deux mutuelles
Les font d’intelligence à se montrer rebelles.
La princesse surtout frémit à mon aspect,
Et, quoiqu’elle étudie un peu de faux respect,
Le souvenir des siens, l’orgueil de sa naissance,
L’emporte à tous moments à braver ma puissance.
Sa mère, que longtemps je voulus épargner,
Et qu’en vain par douceur j’espérai de gagner,
L’a de la sorte instruite ; et ce que je vois suivre
Me punit bien du trop que je la laissai vivre.

Crispe

Il faut agir de force avec de tels esprits,
Seigneur, et qui les flatte endurcit leurs mépris ;
La violence est juste où la douceur est vaine.

Phocas

C’est par là qu’aujourd’hui je veux dompter sa haine.
Je l’ai mandée exprès, non plus pour la flatter,
Mais pour prendre mon ordre et pour l’exécuter.

Crispe

Elle entre.