Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/231

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Héraclius, à Léontine.

Avouez tout, Madame.
J’ai tout dit.

Léontine, à Héraclius.

Quoi, Seigneur ?

Phocas

Tu l’ignores, infâme !
Qui des deux est mon fils ?

Léontine

Qui vous en fait douter ?

Héraclius, à Léontine.

Le nom d’Héraclius que son fils veut porter :
Il en croit ce billet et votre témoignage.
Mais ne le laissez pas dans l’erreur davantage.

Phocas

N’attends pas les tourments, ne me déguise rien.
M’as-tu livré ton fils ? As-tu changé le mien ?

Léontine

Je t’ai livré mon fils, et j’en aime la gloire.
Si je parle du reste, oseras-tu m’en croire ?
Et qui t’assurera que pour Héraclius,
Moi qui t’ai tant trompé, je ne te trompe plus ?

Phocas

N’importe. Fais-nous voir quelle haute prudence
En des temps si divers leur en fait confidence,
À l’un depuis quatre ans, à l’autre d’aujourd’hui.

Léontine

Le secret n’en est su ni de lui, ni de lui.
Tu n’en sauras non plus les véritables causes ;
Devine, si tu peux, et choisis, si tu l’oses.
L’un des deux est ton fils, l’autre est ton empereur.