Scène II
Ô ciel ! Quel bon démon devers moi vous envoie,
Madame ?
Le tyran, qui veut que je vous voie,
Et met tout en usage afin de s’éclaircir.
Par vous-même en ce trouble il pense réussir !
Il le pense, Seigneur, et ce brutal espère
Mieux qu’il ne trouve un fils que je découvre un frère ;
Comme si j’étais fille à ne lui rien celer
De tout ce que le sang pourrait me révéler !
Puisse-t-il par un trait de lumière fidèle
Vous le mieux révéler qu’il ne me le révèle !
Aidez-moi cependant, Madame, à repousser
Les indignes frayeurs dont je me sens presser…
Ah ! Prince, il ne faut point d’assurance plus claire:
Si vous craignez la mort, vous n’êtes point mon frère;
Ces indignes frayeurs vous ont trop découvert.
Moi, la craindre, Madame ? Ah ! je m’y suis offert !
Qu’il me traite en tyran, qu’il m’envoie au supplice,
Je suis Héraclius, je suis fils de Maurice,