Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/244

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Puisque c’est en vos mains que tombe son empire.
Le ciel daigne bénit votre sceptre et vos jours !

Phocas

C’est trop perdre de temps à souffrir ces discours.
Dépêche, Octavian.

Héraclius

N’attente rien, barbare !
Je suis…

Phocas

Avoue enfin.

Héraclius

Je tremble, je m’égare,
Et mon cœur…

Phocas, à Héraclius.

Tu pourras à loisir y penser.

à Octavian.

Frappe.

Héraclius

Arrête : je suis… Puis-je le prononcer ?

Phocas

Achève, ou…

Héraclius

Je suis donc, s’il faut que le die,
Ce qu’il faut que je sois pour lui sauver la vie.
Oui, je lui dois assez, Seigneur, quoi qu’il en soit,
Pour vous payer pour lui de l’amour qu’il vous doit,
Et je vous le promets entier, ferme, sincère,
Et tel qu’Héraclius l’aurait pour son vrai père.
J’accepte en sa faveur ses parents pour les miens.
Mais sachez que vos jours me répondront des siens :
Vous me serez garant des hasards de la guerre,
Des ennemis secrets, de l’éclat du tonnerre,