Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/246

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Il est l’unique auteur de nos meilleurs destins ;
Lui seul et ses amis ont dompté vos mutins ;
Il a fait prisonnier leurs chefs qu’il vous amène.

Phocas

Dis-lui qu’il me les garde en la salle prochaine ;
Je vais de leurs complots m’éclaircir avec eux.
Crispe s’en va, et Phocas parle à Héraclius.
Toi, cependant, ingrat, sois mon fils si tu veux.
En l’état où je suis, je n’ai plus lieu de feindre:
Les mutins sont domptés, et je cesse de craindre.
Je vous laisse tous trois.

à Pulchérie.

Use bien du moment
Que je prends pour en faire un juste châtiment,
Et, si tu m’aimes mieux que l’un et l’autre meure,
Trouve, ou choisis mon fils, et l’épouse sur l’heure;
Autrement, si leur sort demeure encor douteux,
Je jure à mon retour qu’ils périront tous deux :
Je ne veux point d’un fils dont l’implacable haine
Prend ce nom pour affront, et mon amour pour gêne.
Toi…

Pulchérie

Ne menace point : je suis prête à mourir.

Phocas

À mourir ! Jusque-là je pourrai te chérir !
N’espère pas de moi cette faveur suprême ;
Et pense…