Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/494

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Tâchez d’approfondir ce dangereux mystère.
Carlos a tant de lieu de vous considérer,
Que s’il devient mon roi, vous devez espérer.

DOM ALVAR

Madame…

DONA ELVIRE

En ma faveur donnez-vous cette peine,
Et me laissez, de grâce, entretenir la reine.

DOM ALVAR

J’obéis avec joie, et ferai mon pouvoir
À vous dire bientôt ce qui s’en peut savoir.



Scène 2



DONA LÉONOR

Don Alvar me fuit-il ?

DONA ELVIRE

Madame, à ma prière,
Il va dans tous ces bruits chercher quelque lumière.
J’ai craint, en vous voyant, un secours pour ses feux,
Et de défendre mal mon cœur contre vous deux.

DONA LÉONOR

Ne pourra-t-il jamais gagner votre courage ?

DONA ELVIRE

Il peut tout obtenir, ayant votre suffrage.

DONA LÉONOR

Je lui puis donc enfin promettre votre foi ?

DONA ELVIRE

Oui, si vous lui gagnez celui du nouveau roi.