Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/530

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Et c’est être bien fort que régner sur tant d’âmes.
Mais votre frère Attale adresse ici ses pas.

nicomede. Il ne m’a jamais vu ; ne me découvrez pas.


Scène II


Laodice, Nicomède, Attale
.


Attale. Quoi ! madame, toujours un front inexorable !
Ne pourrai-je surprendre un regard favorable,
Un regard désarmé de toutes ces rigueurs,
Et tel qu’il est enfin quand il gagne les cœurs ?

Laodice. Si ce front est malpropre à m’acquérir le vôtre,
Quand j’en aurai dessein j’en saurai prendre un autre.

Attale. Vous ne l’acquerrez point, puisqu’il est tout à vous.

Laodice. Je n’ai donc pas besoin d’un visage plus doux.

Attale. Conservez-le, de grâce, après l’avoir su prendre.

Laodice. C’est un bien mal acquis que j’aime mieux vous rendre.

Attale.