Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/534

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Madame, encore un coup, cet homme est-il à vous ?
Et pour vous divertir est-il si nécessaire,
Que vous ne lui puissiez ordonner de se taire ?

Laodice. Puisqu’il vous a déplu vous traitant de Romain,
Je veux bien vous traiter de fils de souverain.
En cette qualité vous devez reconnaître
Qu’un prince votre aîné doit être votre maître,
Craindre de lui déplaire, et savoir que le sang
Ne vous empêche pas de différer de rang,
Lui garder le respect qu’exige sa naissance,
Et loin de lui voler son bien en son absence…

Attale. Si l’honneur d’être à vous est maintenant son bien,
Dites un mot, madame, et ce sera le mien ;
Et si l’âge à mon rang fait quelque préjudice,
Vous en corrigerez la fatale injustice :
Mais si je lui dois tant en fils de souverain,
Permettez qu’une fois je vous parle en Romain.
Sachez qu’il n’en est point que le ciel n’ait fait naître
Pour commander aux rois et pour vivre sans maître :
Sachez que mon amour est un noble projet
Pour éviter l’affront de me voir son sujet ;
Sachez…

Laodice. Je m’en doutais, seigneur, que ma couronne
Vous charmait bien du moins autant que ma p