Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/536

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Et ce désordre est mal dans une âme si rare :
J’en ai pitié.

Arsinoé. Seigneur, vous êtes donc ici ?

Nicomède. Oui, madame, j’y suis, et Métrobate aussi.

Arsinoé. Métrobate ! ah ! le traître !

Nicomède. H n’a rien dit, madame,
Qui vous doive jeter aucun trouble dans l’âme.

Arsinoé. Mais qui cause, seigneur, ce retour surprenant ?
Et votre armée ?

Nicomède. Elle est sous un bon lieutenant :
Et quant à mon retour, peu de chose le presse.
J’avais ici laissé mon maître et ma maîtresse :
Vous m’avez ôté l’un, vous, dis-je, ou les Romains ;
Et je viens sauver l’autre, et d’eux, et de vos mains.

Arsinoé. C’est ce qui vous amène ?

Nicomède. Oui, madame ; et j’espère
Que vous m’y servirez auprès du roi mon père.

Arsinoé. Je vous y servirai comme vous l’espérez.

Nicomède. De votre bon vouloir nous sommes assurés.

Arsinoé. Il ne tiendra qu’au roi qu’aux effets je ne passe.

Nicomède. VOUS voulez à tous deux nous faire cette grâce ?

Arsinoé. Tenez-vous assuré que je n’oublierai rien.

Nicomède.