Laissez agir l’amour.
Vivez, prince ; vivez.
Vivez donc, ma princesse.
Ne me ravalez point jusqu’à cette bassesse.
Retarder mon trépas, c’est faire tout périr :
Tout meurt, si je ne meurs.
Laissez-moi donc mourir.
Hélas ! Qu’osez-vous dire ?
Hélas ! Qu’allez-vous faire ?
Finir les maux publics, obéir à mon père,
Sauver tous mes sujets.
Par quelle injuste loi
Faut-il les sauver tous pour ne perdre que moi ?
Eux dont le cœur ingrat porte les justes peines
D’un rebelle mépris qu’ils ont fait de vos chaînes,
Qui dans les mains d’un autre ont mis tout votre bien !
Leur devoir violé doit-il rompre le mien ?
Les exemples abjets de ces petites âmes
Règlent-ils de leurs rois les glorieuses trames ?
Et quel fruit un grand cœur pourrait-il recueillir