Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/240

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Suivant le général concours,
Aller admirer ton ouvrage ;
Mais point du tout je ne m’engage
À rendre ton los immortel,
Car c’est toi qui l’as rendu tel.

Cet enthousiasme de Loret ne se dément pas, et il a soin de mentionner chaque reprise de l’ouvrage d’une manière si étendue, que tout en transcrivant ici ceux de ses vers qui renferment d’utiles renseignements, nous supprimerons les louanges banales qu’il donne à Corneille. Le 3 décembre 1661, il écrit :

Dans l’hôtel des Marais du Temple
Ce sujet presque sans exemple,
Intitulé la Toison d’or,
Maintenant se rejoue encor.
..........
Et qui veut voir un beau spectacle
Et passer le temps à miracle,
Il ne faut qu’aller là tout droit ;
Les affiches marquent l’endroit,
L’heure, le prix, et la journée,
Et c’est toujours l’après-dînée.

Loret n’a garde d’oublier de nous faire, dans son numéro du 14 janvier 1662, le récit de la représentation du 12, à laquelle la cour assistait ; et cette fois il insiste sur le plaisir qu’il avait à voir lui-même cette tragédie :

Jeudi la Majesté Royale
Fit voir aux reines pour régale
La Conquête de la Toison,
Pièce admirée avec raison,
Tant pour la beauté de l’ouvrage,
Que par le superbe étalage
De cent spectacles précieux
Qui sont les délices des yeux.
Cette comédie excellente,
Qu’à merveilles on représente,
Plut fort par ses diversités
À toutes les trois Majestés ;
Et des vers de Monsieur Corneille,
Sur cette scène sans pareille,