Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ACTE III
Scène première.
CAMILLE, ALBIANE.
CAMILLE.
Ton frère te l’a dit, Albiane ?
ALBIANE.
Galba choisit Pison, et vous êtes sa femme,
Ou pour en mieux parler, l’esclave de Lacus,
À moins d’un éclatant et généreux refus.
CAMILLE.
Et que devient Othon ?
ALBIANE.
De vos trois ennemis affermir la conquête :
Je veux dire assurer votre main à Pison,
Et l’empire aux tyrans qui font régner son nom.
Car comme il n’a pour lui qu’une suite d’ancêtres,
Lacus et Martian vont être nos vrais maîtres ;
Et Pison ne sera qu’un idole sacré[1]
Qu’ils tiendront sur l’autel pour répondre à leur gré.
Sa probité stupide autant comme farouche
À prononcer leurs lois asservira sa bouche ;
Et le premier arrêt qu’ils lui feront donner
- ↑ Au temps de Corneille le genre du mot idole était douteux. Voyez le Lexique.