Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/657

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1535Si jamais je puis voir par où n’en point douter ;
Mais aussi jusque-là j’aurois tort d’éclater.


Scène II.

GALBA, CAMILLE, VINIUS, LACUS, ALBIANE.
GALBA.

Je vois d’ailleurs Lacus[1]. Eh bien ! quelles nouvelles ?
Qu’apprenez-vous tous deux du camp de nos rebelles ?

VINIUS.

Que ceux de la marine et les Illyriens
1540Se sont avec chaleur joints aux prétoriens,
Et que des bords du Nil les troupes rappelées
Seules par leurs fureurs ne sont point ébranlées[2].

LACUS.

Tous ces mutins ne sont que de simples soldats ;
Aucun des chefs ne trempe en leurs vains attentats[3] :
1545Ainsi ne craignez rien d’une masse d’armée
Où déjà la discorde est peut-être allumée.
Sitôt qu’on y saura que le peuple à grands cris
Veut que de ces complots[4] les auteurs soient proscrits,
Que du perfide Othon il demande la tête[5],
1550La consternation calmera la tempête ;
Et vous n’avez, Seigneur, qu’à vous y faire voir
Pour rendre d’un coup d’œil chacun à son devoir[6].

  1. Dans l’édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764) ce premier hémistiche fait encore partie de la scène i.
  2. Voyez Tacite, Histoires, livre I, chapitre xxxi.
  3. Voyez ibidem, chapitres xxvii et xxviii.
  4. Les éditions de 1682 et de 1692 portent : « ses complots, » pour « ces complots. »
  5. Universa jam plebs palatium implebat, mixtis servitiis, et dissono clamore cædem Othonis… poscentium. (Tacite, Histoires, livre I, chapitre xxxii.)
  6. Voyez ibidem, chapitre xxxiii.