Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/81

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Je sais ce que je dois, si tu ne me le rends.
1090Achève de te mettre au rang des vrais tyrans.


Scène V.

GRIMOALD, PERTHARITE, GARIBALDE, UNULPHE.
GRIMOALD.

Que cet événement de nouveau m’embarrasse !

GARIBALDE.

Pour un fourbe chez vous la pitié trouve place[1] !

GRIMOALD.

Non, l’échafaud bientôt m’en fera la raison.
Que ton appartement lui serve de prison ;
Je te le donne en garde, Unulphe.

PERTHARITE.

1095Je te le donne en garde, Unulphe.Prince, écoute :
Mille et mille témoins te mettront hors de doute ;
Tout Milan, tout Pavie…

GRIMOALD.

Tout Milan, tout Pavie…Allez, sans contester :
Vous aurez tout loisir de vous faire écouter.
(À Garibalde.)
Toi, va voir Édüige, et jette dans son âme[2]
1100Un si flatteur espoir du retour de ma flamme,
Qu’elle-même, déjà s’assurant de ma foi[3],
Te nomme l’imposteur qu’elle déguise en roi.

  1. Var. Ne pensez plus, Seigneur, qu’à punir tant d’audace.
    GRIM. Oui, l’échafaud bientôt m’en fera la raison. (1653-56)
  2. Var. Toi, va voir Édüige, et tâche à tirer d’elle
    Dans ces obscurités quelque clarté fidèle. (1653-64)
  3. Var. Et juge par l’espoir qu’elle aura d’être à moi,
    Si c’est un imposteur qu’elle déguise en roi. (1653-56)
    Var. Et tire de l’espoir qu’elle aura d’être à moi
    Si c’est un imposteur qu’elle déguise en roi. (1660-64)