Page:Corneille - Horace, 1641.djvu/59

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Scène III.

SABINE, CAMILLE, JULIE.
SABINE.

Ma sœur, que je vous die une bonne nouvelle.


CAMILLE.

Je pense la savoir, s’il faut la nommer telle.
On l’a dite à mon père, et j’étais avec lui ;
Mais je n’en conçois rien qui flatte mon ennui.
Ce délai de nos maux rendra leurs coups plus rudes ;
Ce n’est qu’un plus long terme à nos inquiétudes ;
Et tout l’allégement qu’il en faut espérer,
C’est de pleurer plus tard ceux qu’il faudra pleurer.


SABINE.

Les dieux n’ont pas en vain inspiré ce tumulte.


CAMILLE.

Disons plutôt, ma sœur, qu’en vain on les consulte.