Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/108

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des douceurs que sa main verse en la conscience ;
mais l’empire des sens donne d’autres objets,
l’âme sert en esclave à ses propres sujets ;
nous dédaignons d’entrer dans la parfaite voie
que la ferveur des saints a frayée avec joie.

Le moindre coup que porte un peu d’adversité
triomphe en un moment de notre lâcheté,
et nous fait recourir, aveugles que nous sommes,
aux consolations que nous prêtent les hommes.

Combattons de pied ferme en courageux soldats,
et le secours du ciel ne nous manquera pas :
Dieu le tient toujours prêt ; et sa grâce fidèle,
toujours propice aux cœurs qui n’espèrent qu’en elle,
ne fait l’occasion du plus rude combat
que pour nous faire vaincre avecque plus d’éclat.

Ces austères dehors qui parent une vie,
ces supplices du corps où l’âme est endurcie,
laissent bientôt finir notre dévotion
quand ils sont tout l’effet de la religion.
L’âme, de ses défauts saintement indignée,