Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/110

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Faisons-nous violence, et vainquons-nous d’abord ;
tout deviendra facile après ce peu d’effort.
Je sais qu’aux yeux du monde il doit paroître rude
de quitter les douceurs d’une longue habitude ;
mais puisqu’on trouve encor plus de difficulté
à dompter pleinement sa propre volonté,
dans les choses de peu si tu ne te commandes,
dis, quand te pourras-tu surmonter dans les grandes ?

Résiste dès l’entrée aux inclinations
que jettent dans ton cœur tes folles passions ;
vois combien ces douceurs enfantent d’amertumes ;
dépouille entièrement tes mauvaises coutumes ;
leur appas dangereux, chaque fois qu’il surprend,
forme insensiblement un obstacle plus grand.

Enfin règle ta vie ; et vois, si tu te changes,
que de paix en toi-même, et que de joie aux anges !
Ah ! si tu le voyois, tu serois plus constant