Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et tous ces bons propos qu’à toute heure elle quitte
l’abandonnent aux vents dont sa fureur l’agite.

La flamme est l’épreuve du fer,
la tentation l’est des hommes :
par elle seulement on voit ce que nous sommes,
et si nous pouvons triompher.
Lorsqu’à frapper elle s’apprête,
fermons-lui la porte du cœur :
on en sort aisément vainqueur,
quand dès l’abord on lui fait tête ;
qui résiste trop tard a peine à résister,
et c’est au premier pas qu’il la faut arrêter.

D’une foible et simple pensée
l’image forme un trait puissant :
elle flatte, on s’y plaît ; elle émeut, on consent ;
et l’âme en demeure blessée :