Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/122

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et la grandeur de son mérite
ne paroît qu’aux tentations ;
par elles sa vertu plus vivement éclate,
et l’on doute d’un cœur jusqu’à ce qu’il combatte.

Sans grand miracle on est fervent,
tant qu’on ne sent point de traverse ;
mais qui sans murmurer souffre un coup qui le perce
peut aller encor plus avant.
Tel dompte avec pleine constance
la plus forte tentation,
que la plus foible occasion
trouve à tous coups sans résistance,
afin qu’humilié de s’en voir abattu
jamais il ne s’assure en sa propre vertu.