Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/182

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non plus que les plus grands voyages ;
souvent les travaux en sont vains,
et les plus longs pèlerinages
n’ont jamais fait beaucoup de saints.

Prends peu d’assurance au prières
qu’on te promet après ta mort,
et pour te faire un saint effort
n’attends point les heures dernières :
et tes proches et tes amis
oublieront ce qu’ils t’ont promis
plus tôt que tu ne t’imagines ;
et qui peut attendre si tard
à répondre aux grâces divines,
met son salut en grand hasard.

Tu dois envoyer par avance
tes bonnes œuvres devant toi,
qui de ton juge et de ton roi
puissent préparer la clémence.
L’espérance au secours d’autrui
n’est pas toujours un bon appui
près de sa majesté suprême,