Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/189

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CHAPITRE XXIV.

du jugement, et des peines du péché.


Homme, quoi qu’ici-bas tu veuilles entreprendre,
songe à ce compte exact qu’un jour il en faut rendre,
et mets devant tes yeux cette dernière fin
qui fera ton mauvais ou ton heureux destin.
Regarde avec quel front tu pourras comparoître
devant le tribunal de ton souverain maître,
devant ce juste juge à qui rien n’est caché,
qui jusque dans ton cœur sait lire ton péché,
qu’aucun don n’éblouit, qu’aucune erreur n’abuse,
que ne surprend jamais l’adresse d’une excuse,
qui rend à tous justice et pèse au même poids
ce que font les bergers et ce que font les rois.

Misérable pécheur, que sauras-tu répondre
à ce Dieu qui sait tout, et viendra te confondre,
toi que remplit souvent d’un invincible effroi
le courroux passager d’un mortel comme toi ?

Donne pour ce grand jour, donne ordre à tes affaires,