Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/230

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Mais il est des esprits durs, indisciplinables,
dont on ne peut venir à bout ;
il est des naturels farouches, intraitables,
qui tirent vanité de contredire tout.

Converser avec eux sans bruit et sans murmure,
c’est une si grande action,
qu’il faut beaucoup de grâce à porter la nature
jusqu’à ce haut degré de la perfection.

Je te le dis encore, il est parmi le monde
des genres d’esprits bien divers :
il en est qui dans eux ont une paix profonde,
et sauroient la garder avec tout l’univers ;

Il en est d’opposés, dont l’humeur inquiète
l’exile à jamais de chez eux,
et ne peut consentir qu’un autre se promette
un bonheur si contraire au chagrin de leurs vœux.

Ceux-là partout à charge, et les vivants supplices
de qui se condamne à les voir,
mais plus à charge encore à leurs propres caprices,
se donnent plus de mal qu’ils n’en font recevoir.